C'est une première dans l'Union européenne: ce lundi pour la première fois*, un homme qui préfère ouvertement les hommes prêtera serment comme chef de gouvernement. Les six partis qui forment la future coalition viennent en effet de voter quasi à l'unanimité de leurs membres leur participation au gouvernement. Mais l'homosexualité du futur Premier Ministre est ici un non événement et intéresse aussi peu le grand public belge qu'en Islande la vie privée de la Présidente, une lesbienne fière de l'être qui a récemment épousé sa compagne de vie. Les Belges se soucient comme de colin-tampon de l'orientation sexuelle d'Elio Di Rupo, qui est aussi célèbre que son noeud papillon. Un sondage publié ce dimanche montre qu'Elio Di Rupo est le premier minitre favori des Wallons et des Bruxellois, et arrive en deuxième position chez les Flamands.
Ce qui nous importe dans le petit Royaume, c'est qu'après une année et demi de crise politique, cet homme fin et tenace soit arrivé à trouver les difficiles compromis pour constituer un gouvernement et proposer un budget qui tienne la route. Sa pratique encore boîteuse du néerlandais fait davantage problème, mais Di Rupo, que beaucoup appellent ici très affectueusement Elio comme s'ils le connaissaient depuis belle lurette et avaient mangé à sa table, a promis qu'il continuerait ses efforts pour pratiquer de mieux en mieux la langue de Vondel. Toute la Flandre se gondole encore d'une très récente erreur de prononciation du génial politicien: en disant en flamand que la situation du pays nécessitait des solutions de manière urgente (drinGend), il a prononcé le G comme un K, ce qui a donné drinKend, qui se traduit par en buvant. Ainsi, les problèmes politiques, linguistiques et économiques du pays pourraient-ils se résoudre en buvant, de la bière belge sans doute, qu'elle soit flamande ou wallonne. Pourquoi pas après tout, si sa consommation modérée contribue à rappeler la devise de la Belgique** et à unir les forces politiciennes?
Ce qui nous importe dans le petit Royaume, c'est qu'après une année et demi de crise politique, cet homme fin et tenace soit arrivé à trouver les difficiles compromis pour constituer un gouvernement et proposer un budget qui tienne la route. Sa pratique encore boîteuse du néerlandais fait davantage problème, mais Di Rupo, que beaucoup appellent ici très affectueusement Elio comme s'ils le connaissaient depuis belle lurette et avaient mangé à sa table, a promis qu'il continuerait ses efforts pour pratiquer de mieux en mieux la langue de Vondel. Toute la Flandre se gondole encore d'une très récente erreur de prononciation du génial politicien: en disant en flamand que la situation du pays nécessitait des solutions de manière urgente (drinGend), il a prononcé le G comme un K, ce qui a donné drinKend, qui se traduit par en buvant. Ainsi, les problèmes politiques, linguistiques et économiques du pays pourraient-ils se résoudre en buvant, de la bière belge sans doute, qu'elle soit flamande ou wallonne. Pourquoi pas après tout, si sa consommation modérée contribue à rappeler la devise de la Belgique** et à unir les forces politiciennes?
Blague à part, si l'homosexualité du Premier Ministre belge n'agite ni les Belges ni leur presse, ce n'est pas pour autant que l'homophobie soit éradiquée dans le Royaume. On signale de plus en plus d'agressions anti-gay, souvent extrêmement violentes, et c'est un des nombreux problèmes auxquels le nouveau gouvernement devrait s'atteler, du moins faut-il l'espérer.
*A ce sujet, Elio Di Rupo a déclaré qu'Edward Heath avait été avant lui un premier ministre à l'homosexualité connue. Mais la différence, c'est que personne n'avait eu l'audace de forcer Heath a reconnaître son homosexualité, au contraire de ce qui s'est passé pour Elio Di Rupo qui avait connu un outing retentissant à l'occasion des fausses accusations de pédophilie d'Olivier Trusnagh en 1996. Une époque où il fallait encore beaucoup de courage et où il était risqué d' affirmer son orientation, surtout lorsqu'on exerçait des responsabilités publiques. A la question alors hardie et franche d'une journaliste (On dit quand même que vous êtes homosexuel?), Elio Di Rupo avait répondu Oui,et alors? Une réplique historique dans l'histoire de l'homosexualité et de l'homophobie et qui vaut bien le Ich bin Schwul, und das ist auch gut so (Je suis gay et c'est très bien ainsi) d'un autre grand socialiste, Klaus Wowereit, depuis lors maire de Berlin, qui avait commencé un meeting précédant les élections municipales de 2001 par cette annonce qui est aussitôt devenue célèbre. A noter que Monsieur Di Rupo ne s'exprime généralement pas spontanément à ce propos, mais plutôt en réponse à des questions et que ses réponses veulent toujours servir le plus grand nombre: lorsqu'il évoque sa vie privée, c'est pour favoriser une plus grande égalité entre les gens. Dans la perspective de la lutte contre l'homophobie, le fait qu'un homo accède aux plus hautes fonctions de l'état devrait avoir valeur d'exemple et contribuer à donner de l'espoir et à renforcer l'estime de soi des jeunes (ou des moins jeunes) homosexuel.le.s.
**L'union fait la force.
Celles et ceux qu'intéressent la vie et la personnalité du fascinant politicien liront sans doute l'ouvrage qui vient très opportunément de paraître jours-ci: un livre d'entretiens menés par le journaliste Francis Van de Woestyne et baptisé "Elio Di Rupo. Une vie, une vision" qui est sorti ce jeudi 1er décembre en librairie, aux éditions Racine pour la version française, aux éditions Lannoo pour la version néerlandophone (photo).
*A ce sujet, Elio Di Rupo a déclaré qu'Edward Heath avait été avant lui un premier ministre à l'homosexualité connue. Mais la différence, c'est que personne n'avait eu l'audace de forcer Heath a reconnaître son homosexualité, au contraire de ce qui s'est passé pour Elio Di Rupo qui avait connu un outing retentissant à l'occasion des fausses accusations de pédophilie d'Olivier Trusnagh en 1996. Une époque où il fallait encore beaucoup de courage et où il était risqué d' affirmer son orientation, surtout lorsqu'on exerçait des responsabilités publiques. A la question alors hardie et franche d'une journaliste (On dit quand même que vous êtes homosexuel?), Elio Di Rupo avait répondu Oui,et alors? Une réplique historique dans l'histoire de l'homosexualité et de l'homophobie et qui vaut bien le Ich bin Schwul, und das ist auch gut so (Je suis gay et c'est très bien ainsi) d'un autre grand socialiste, Klaus Wowereit, depuis lors maire de Berlin, qui avait commencé un meeting précédant les élections municipales de 2001 par cette annonce qui est aussitôt devenue célèbre. A noter que Monsieur Di Rupo ne s'exprime généralement pas spontanément à ce propos, mais plutôt en réponse à des questions et que ses réponses veulent toujours servir le plus grand nombre: lorsqu'il évoque sa vie privée, c'est pour favoriser une plus grande égalité entre les gens. Dans la perspective de la lutte contre l'homophobie, le fait qu'un homo accède aux plus hautes fonctions de l'état devrait avoir valeur d'exemple et contribuer à donner de l'espoir et à renforcer l'estime de soi des jeunes (ou des moins jeunes) homosexuel.le.s.
**L'union fait la force.
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