Le Chevalier à la Rose a fêté ses cent ans cette année et c'est toujours le même ravissement. A Munich on vient voir et revoir en gourmets la mise en scène d'Otto Schenk et les décors de Jürgen Rose, et on se laisse surprendre par une nouvelle distribution et une nouvelle direction d'orchestre. Cette saison, le Rosenkavalier revient pour cinq représentations sous la direction musicale du jeune et brillant Constantin Trinks.
Mise en scène et décor
Il est rare que le public interrompe un orchestre, surtout un orchestre de qualité comme celui du Staatsoper pour applaudir ...un décor. C'est pourtant souvent ce qui se passe au lever de rideau du deuxième acte à l'Opéra de Munich lorsque les spectateurs découvrent éblouis l'intérieur viennois du Palais du Sieur de Fanifal, qui est entièrement inspiré de cette folie rococo qu'est le Grand Salon du Pavillon d'Amalienburg, dans les jardins du Château de Nymphenburg. Au premier acte, on était déjà ravi par la chambre à coucher de la Maréchale, elle aussi inspirée par le même Pavillon, dont Jürgen Rose a repris les somptueux motifs des peintures aviaires. Les amours d'Octavian et de la Comtesse Werdenberg se déploient dans les bleus et les ors d'un paradis ornithologique. Et si l'action du livret d'Hugo von Hofmansthal se déroule dans la capitale autrichienne, c'est bien à Munich que l'on se retrouve, la ville natale du compositeur, dans les décors tout aristocratiques dont le décorateur, Jürgen Rose soi-même, a entièrement supervisé la restauration. Pour le plus grand plaisir de l'assistance.
La mise en scène d'Otto Schenk séduit les Munichois depuis 1972. Les amateurs de modernité en sont pour leurs frais, mais c'est tant pis pour eux car sans doute n'en a-t-on pas vraiment besoin pour savourer pleinement le Chevalier à la Rose et s'immerger dans l'évocation nostalgique de la Vienne impériale, et s'amuser des travers d'une aristocratie tout imprégnée d'elle même. Les costumes et les décors ont été entièrement rénovés pour cette reprise et contribuent à en assurer le succès.
Des Maréchales de renom
Martina Serafin |
Cet automne, on entendra la viennoise Martine Serafin dans le rôle de Marie-Thérèse, une maréchale confirmée qui a longtemps fréquenté le rôle et qui y a excellé de San Francisco (2007) au Liceu de Barcelone (2009-10), et, en France, de Nancy (2005, prise de rôle en France) à Toulouse. La critique a encensé la chanteuse tant pour sa puissance vocale, sa longueur de souffle, son sens inné des lignes mélodiques, sa virtuosité dans l'aigu, une diction et une articulation impeccables que pour les qualités d'élégance et de sensibilité de son interprétation dramatique. La puissance d'un Hochdramatisch. A ses côtés, et momentanément dans ses draps, Daniela Sindram, bien connue et appréciée du public munichois (elle a fait partie de la troupe du Bayerische Staatsoper jusqu'en 2009), interprétera Octavian. Lors du festival d'été 2012 (Opernfestspiele), on aura la chance d'écouter et d'applaudir Renée Fleming et Sophie Koch.
On attend beaucoup de la direction d'orchestre du jeune chef Constantin Trinks, âgé de 35 ans, qui a recueilli tous les suffrages dans son Rosenkavalier de Dresde en 2010.(une grande interprétation, élégante, brillante et comique, quasi kleiberienne, voir l'excellente critique et la fine analyse d' Altamusica). Trinks dirige la musique au Staatstheater Darmstadt, est déjà considéré comme l’un des meilleurs wagnériens et straussiens en Allemagne. Constantin Trinks |
Au Théâtre national (Nationaltheater) Les 23 et 29 octobre ainsi que le 1er novembre 2011 (Serafin, Singram) et pendant les Opernfestspiele les 28 et 31 juillet (Fleming, Koch) Avec entre autres Le baron Ochs auf Lerchenau Franz Hawlata Le Sieur de Faninal Martin Gantner Sophie Anna Virovlansky 23/29 Octobre, 1er Novembre 2011 Camilla Tilling 28/31 Juillet 2012 |
Réservations en ligne : cliquer ici puis sur la date souhaitée et suivre la procédure
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