
Il est des jours qui marquent la vie d'un homme. Tout au sommet des déclinaisons du bonheur, il est des soirées qui transforment en donnant l'accès au paradis. C'est une de ces soirées extraordinaires que nous ont offertes Kent Nagano et l'orchestre national bavarois dans l'interprétation de la neuvième symphonie en D mineur d'Anton Bruckner (portrait ci-contre) au Théâtre National. Les deux mille spectateurs privilégiés qui avaient eu l'excellente idée de se procurer un sésame ne semblaient plus vouloir quitter la salle tandis qu'ils remerciaient Nagano et l'orchestre par une longue ovation enthousiaste, tapant, comme il est de coutume ici, des pieds et des mains pour exprimer leur admiration et leur reconnaissance.
Kent Nagano est

un spécialiste de Brückner. On lui doit plusieurs enregistrements des symphonies du maître autrichien, notamment la quatrième qu'il a enregistrée ici à Munich en 2007 avec le Bayerisches Staatsorchester. Pendant deux soirées, le chef américain a su rendre avec maîtrise la mystique de la neuvième symphonie, cette célébration céleste que le très croyant Bruckner a dédié au Dieu bien -aimé. Toute la symphonie se décline comme une variation sur l'éternité: la pureté du Son que Bruckner développe à l'infini dans ses grandeurs et sa majesté, dans son allégresse et sa douceur aimante. Bruckner célèbre un paradis qui n'a jamais été perdu, Kent Nagano qui en a les clés en a ouvert toutes grandes les portes.
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