Quelques rares journaux français attestent de la présence de l'impératrice Elisabeth d'Autriche à Bayreuth à la fin du mois d'août 1888. Elle était venue y assister à une représentation de Parsifal en compagnie de sa fille Marie-Valérie. Le Ménestrel rappelle à cette occasion que l'impératrice aurait fait un don important au compositeur Richard Wagner alors qu'il avait accumulé les dettes à Vienne en 1862.
Une question : l'information de ce don est-elle recoupée par d'autres sources ? Je n'avais quant à moi jamais rien lu de tel.
Journal des Débats du 25 août 1888
On écrit de Bayreuth au Journal des Débats :
Pour nous consoler de l'absence de l'empereur Guillaume II, nous avons eu le 19, à la dernière de Parsifal, l'impératrice d'Autriche avec sa fille, la grande-duchesse Valérie. Mais elle n'a pas semblé désireuse de se montrer aux Bavarois.
Le matin, la fameuse Société de tir, dont les exercices du dimanche avaient été un jour interdits par le maire de Bayreuth, parce qu'ils troublaient Parsifal, a défilé, musique en tète, devant l'hôtel où était descendue la princesse, et a poussé des « Hoch ! » répétés ; personne ne s'est montré à la fenêtre.
À quatre heures, tout Bayreuth attendait devant le théâtre l'Impératrice. Elle est arrivée en coupé et s'est cachée derrière son éventail.
Dans la salle, tous les spectateurs étaient tournés vers la Fürstenloge, mais l'Impératrice n'est entrée qu'une fois les lumières éteintes ; elle est sortie avant les dernières mesures.
Néanmoins, à cause de sa présence, froide représentation : on n'osait pas applaudir.
Le Ménestrel du 25 septembre 1888
On sait peu que l'impératrice Elisabeth d'Autriche avait été une grande, admiratrice de l'oeuvre de Richard Wagner, tout comme l'ancien chef de sa famille, l'infortuné roi Louis II de Bavière. Elle a même fait le pèlerinage de Bayreuth, en 1888, uniquement pour voir Parsifal, œuvre qu'elle ne pouvait pas faire jouer à l'opéra impérial de Vienne, les héritiers du maître en ayant réservé les représentations au théâtre de Bayreuth. L'impératrice fut profondément émue par la dernière œuvre de Wagner et exprima sa grande admiration à la veuve du maître. On n'ignore pas d'ailleurs que l'impératrice avait tiré Wagner d'un grand embarras lors de son séjour dans une villa à Penzing, près Vienne, en 1862. Avec son insouciance habituelle il avait fait à Vienne des dettes énormes, et sans un don de dix mille francs que l'impératrice Elisabeth lui fit parvenir très discrètement, Richard Wagner aurait passé plus d'un mauvais quart d'heure avant de pouvoir quitter l'Autriche.
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