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jeudi 7 mars 2019

Louis II, le Cygne des Wittelsbach. Sortie prévue en avril 2019.


L’observateur d’un phénomène est rarement neutre, il l’approche chaussé des lunettes de sa propre Weltanschauung (1), ce qui le conduit souvent à trouver ce qu’il cherchait dans l’objet observé (2). Le regard contribue à façonner la réalité qu’il contemple. Ce fut aussi le cas de celui que portèrent les chroniqueurs français catholiques contemporains du règne de Louis II de Bavière, qui ont examiné le règne et la folie supposée du roi au regard du catholicisme français ultramontain et légitimiste. Une partie des textes dans lesquels ils ont transmis leurs impressions sont rassemblés dans ce recueil. Ces chroniqueurs rencontraient dans l’hexagone des problèmes similaires à ceux que connaissaient les catholiques bavarois, confrontés au Kulturkampf prussien, divisés sur la question le dogme de l’infaillibilité pontificale, majoritaires dans les chambres mais empêchés de gouverner. Leurs textes, encore marqués par l’humiliation de la défaite de la guerre franco-prussienne, reflètent leur vision politique. Ils rendent par ailleurs compte de la perception française des circonstances non encore élucidées de la mort de Louis II.

La presse française avait suivi avec un intérêt grandissant la fin du règne du roi Louis II de Bavière qui trouva sa conclusion dans le drame de Berg. Les circonstances de la mort tragique du roi, dont le cadavre avait été retrouvé flottant près de la berge du lac de Starnberg, non loin de celui de son médecin, le Dr von Gudden, n’avaient pas manqué d’entraîner une foule de commentaires et d’hypothèses sur les causes de la mort du roi et de son psychiatre. S’agissait-il d’un suicide, d’une tentative de fuite ayant entraîné une rixe, ou encore d’un meurtre bien vite déguisé, et, dans ce dernier cas, qui l’avait perpétré et qui l’avait commandité ? Ces questions n’ont jusqu’à aujourd’hui jamais trouvé de réponse définitive. Les journalistes et les chroniqueurs de l’époque ne manquèrent pas de les évoquer en émettant toute une série d’hypothèses, des plus plausibles au plus farfelues. 

[1] Terme philosophique allemand communément traduit par « conception du monde ».
[2] Nous ne pouvons pas effectuer d'observation sans perturber le phénomène à observer (Werner Heisenberg).

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