Siegfried découvre la Walkyrie, par Arthur Rackham |
EN ÉCOUTANT LA WALKYRIE
Nous écoutions tous deux chanter la Walkyrie.
Et la vierge tomba, sous le baiser du Dieu,
En un divin sommeil, parmi la mer de feu
Dont le héros vainqueur franchira la furie.
Et je te regardais ... Ta sombre rêverie
Semblait dire à ce drame : "Oh, ceci n'est qu'un jeu."
Et ton regard absent suivait - dans quel ciel bleu?
De ton amour perdu la voix endolorie.
Chère, tu dors aussi sur ton sommet glacé
Que hante le fantôme en deuil de ton passé,
Et la douleur comme une armure te protège.
Ton repos est cruel. Le givre, en lourds amas,
A sur ton sein de feu semé ses blancs frimas.
- Mais sache, il est un Dieu qui fait fondre la neige.
Ce sonnet est extrait des Roses d'antan, le deuxième livre du recueil de poèmes L'âme des temps nouveaux, publié par Edouard Schuré en 1909 chez Perrin & Cie à Paris (p.138).
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