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dimanche 21 octobre 2018

Le Braconnier d'Albert Lortzing au Theater-am-Gärtnerplatz

Le Théâtre-am-Gärtnerplatz remet ces jours-ci à l'affiche Le Braconnier (Der Wildschütz) de Gustave-Albert Lortzing, un opéra comique présenté la saison dernière dans une nouvelle mise en scène de Georg Schmiedleitner. A voir les 24 octobre, les 2 et 17 novembre, et les 8 et 19 décembre au Theater-am-Gärtnerplatz.

Voici en avant-programme un résumé biographique du compositeur et le synopsis de son opéra comique.

Résumé biographique

Albert Lortzing (né le 23 octobre 1801 à Berlin – mort le 21 janvier 1851 dans la même ville), est un compositeur, librettiste, acteur et chanteur allemand. Il est l'un des principaux représentants de la variante germanique de l'Opéra comique, le Spieloper.

En tant que compositeur, Gustave-Albert Lortzing avait de son vivant  rencontré le succès mais avait à la fois vécu dans une misère relative. Voici le portrait qu'en donnait au moment de son décès le journal de musique Le Ménestrel du 9 mars 1853 : 

" Voici quelques détails biographiques sur le compositeur allemand dont nous avons annoncé la mort si regrettable et si prématurée.

Gustave-Albert Lortzing, né à Berlin en 1803, fut destiné à la scène dès son enfance. Doué d'une belle voix de ténor, il débuta avec succès comme chanteur; mais bientôt il sentit que sa vraie vocation était celle de compositeur. A l'âge de vingt-trois ans décrivit un grand opéra intitulé : Ali Pacha, qui reçut un accueil très favorable à Berlin, à Dresde, à Munich et à Vienne. Ensuite il mit successivement en musique trois opéras-comiques : le Polonais et son enfant, les Deux Archers, et Czar et Charpentier. Ce dernier ouvrage fut reçu avec le plus vif enthousiasme, et devint si populaire, qu'en moins de six mois il avait été exécuté sur tous les théâtres de l'Allemagne.

Lortzing se retira de la scène afin de se livrer exclusivement à la composition. Les opéras qu'il a écrits depuis sont : Casanova, le Braconnier, Hans Sachs, l'Armurier, Ondine et les Dilettanti de haut parage ou la répétition d'un opéra-bouffe, ouvrage qu'il composa pour le grand théâtre de Francf'ort-sur-le-Mein, et qui, comme on se le rappelle, a fait fureur dans cette ville.

On a aussi de Lortzing plusieurs vaudevilles, des morceaux détachés de chant, et beaucoup de compositions pour la flûte et pour le piano, instruments sur lesquels il excellait lui-même.

Lortzing a été successivement directeur de musique de divers théâtres de Vienne, de Dresde et de Munich; il l'était depuis quelques années d'un théâtre secondaire de Berlin. Sa mort a été en quelque sorte subite. Dans l'après-midi du lundi 20 janvier, il dirigea, au théâtre de la Koenigstadt, la répétition du Matrimonio segreto, de Cimarosa; après avoir dîné il rentra chez lui, et rédigea le règlement d'une nouvelle société philharmonique qui venait de se former à Berlin sous le nom de l'Odéon, et dont il avait été nommé directeur ; puis il se coucha. Dans la nuit même il se sentit très oppressé, et le lendemain, à la pointe du jour, il envoya son domestique chercher un médecin. Lorsque le domestique revint, il trouva son maître mort. Le médecin a constaté que Lortzing avait succombé à une attaque d'apoplexie foudroyante.

Albert Lortzing, dit la Berliner-Musik-Zeitung-Echo , se consacrait entièrement au style des scènes populaires, et s'éloignait des hautes sphères musicales , autant par goût que par la nature de son talent. Il n'ambitionna jamais la faveur d'un public d'élite; mais son public à lui ne s'en montra pas plus reconnaissant. Cet artiste favori, cet enfant gâté des bourgeois de Berlin, qui naguère ne pouvaient pas assez entendre son Czar et Charpentier, se vit forcé en 1818 et 1849 de parcourir l'Allemagne et de consumer son activité sur des scènes de troisième et de quatrième ordre — (des théâtres ambulants ! ) — pour gagner sa vie et donner du pain à sa femme et à ses six enfants !

Ses Deux Archers, son Hans Sachs, Casanova, l'Armurier, le Braconnier et surtout Czar et Charpentier, avaient rapporté des sommes considérables. Mais quel fruit en a-t-il retiré? Il n'a jamais touché de droits d'auteur; ses modiques honoraires dans les grands théâtres étaient bien vite consommés ; les scènes secondaires se montraient peu généreuses, quelques-unes ne payaient pas du tout ; or le compositeur ne peut pas vivre d'applaudissements et d'enthousiasme public. Lortzing est mort de faim dans sa patrie, au coeur de l'Allemagne!... "

Annonce de la parution d'un arrangement pour piano en 1843
Le Braconnier ou la voix de la nature

Der Wildschütz, une des œuvres les plus populaires du talentueux Albert Lortzing, fut joué pour la première fois en 1842, et est basé sur la comédie d’August von Kotzebue intitulée Der Rehbock, oder die schuldlosen Schuldbewußten (Le Chevreuil). Il n'est pas sans rappeler l'intrigue et l'esprit du Mariage de Figaro de Mozart.

Acte I

Le maître d'école Baculus fête ses fiançailles avec Gretchen à l’auberge du village . Un chasseur du comte d'Eberbach arrive plus tard aux festivités avec une lettre indiquant à Baculus qu'il a été démis de ses fonctions de maître d'école,parce que Baculus a été chasser  sur les terres du comte sans sa permission. Baculus songe à envoyer Gretchen pour qu'elle essaye de lui faire changer d'opinion, mais il se souvient ensuite que le comte a un faible pour les filles. La baronne de Freimann, la sœur du comte  qui a récemment perdu son mari, arrive, déguisée en étudiante. Son frère veut la marier  avec le baron Kronthal. La baronne entend le malheur de Baculus et propose de défendre sa cause à la place de Gretchen. Le comte arrive ensuite sur la scène avec ses compagnons de chasse, tout comme le baron Kronthal. Le comte et le baron se sentent immédiatement attirés par Gretchen. Le comte convie  tous les chasseurs à sa  fête anniversaire au château.

Acte II
La comtesse d'Eberbach a un faible pour les tragédies anciennes , en particulier pour celles de Sophocle, et accable  sa servante de ses discours sur le théâtre. Son intendant Pancratius conseille à Baculus d'exploiter cette passion pour gagner les faveurs de la comtesse. Baculus impressionne la comtesse avec des citations des œuvres littéraires anciennes. Mais le comte s'en rend  compte et tente de bannir Baculus. Baculus essaie alors de persuader la baronne de se déguiser en Gretchen. Une tempête se déclare qui oblige Baculus et Gretchen à rester enfermés dans le château. Au cours d'une partie de billard, les lumières s'éteignent à plusieurs reprises. Le comte et le baron en profitent pour surprendre Gretchen. Cependant, la comtesse aide Baculus et Gretchen à s'échapper. Le baron offre ensuite une récompense de cinq mille thalers à celui qui lui ramènera Gretchen.

Acte III

La célébration de l'anniversaire du comte continue. On amène la vraie Gretchen au château. Le baron se rend compte que Gretchen semble différente de celle qu'il  a connue. Baculus révèle alors que la  Gretchen que le comte avait rencontrée n'était autre qu'un étudiant déguisé. La baronne révèle sa véritable identité. Le baron demande une explication à Baculus, puis le comte se joint à lui pour demander des éclaircissements. La comtesse arrive elle aussi. La confusion est enfin clarifiée. À la fin, Baculus et Gretchen sont réunis et Baculus est rétabli dans ses fonctions de maître d'école. Il s'avère de plus que Baculus n'avait pas braconné car il avait accidentellement abattu son propre âne au lieu d'un cerf sur les terres du comte.


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