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samedi 30 décembre 2017

Humour wagnérien en temps de guerre: le salut souabe du Simplicissimus.

-Tu vas voir, mon cher Goethe, tu vas encore aussi finir par être interdit en Angleterre.
-Cela ne me dérange pas mon cher Wagner, ma citation de Götz
n'est pas tellement savoureuse en anglais!

Wagner et Goethe font la une du Simplicissimus du 14 avril 1940. On en est au huitième mois de la seconde guerre mondiale. Et les intellectuels faisaient aussi la guerre...

La citation de Götz, aussi appelée salut souabe (Schwäbischer Gruß), est une expression euphémistique pour énoncer une grossièreté des plus vulgaires: Leck mich am Arsch!, littéralement Lèche-moi le cul!, qu'on traduira par Va te faire foutre, je t'emmerde ou va te faire voir!

Goethe a si l'on peut dire donné des lettres de noblesse à cette expression dont il fait usage au troisième acte de sa pièce de théâtre datant de 1774 Götz von Berlichigen:  Er aber, sag’s ihm, er kann mich im Arsche lecken!.  (Dis-lui de ma part qu'il peut aller se faire foutre!).

Le Simplicissimus se fit étonnamment pudique avec son titre Kiss my backside (Embrasse mon arrière-train), Kiss my ass (Embrasse  mon cul) étant plus communément employé. 

Cette une du Simplicissimus était bien entendu réservée à un public intellectuel allemand. A de rares exceptions près, les non germanophones ne pouvaient saisir le sens du dialogue entre Goethe et Wagner.

L'extrait de Goethe 

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