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dimanche 19 mai 2013

Poulenc et Saint-Saëns par le Münchner Symphoniker, une belle soirée de musique française à Munich

Jean Guillou
Jörg Albrecht à la tête de l'Orchestre symphonique et le Choeur Bach de Munich viennent de nous faire vivre une grande soirée de musique française, avec la contribution de Jean Guillou, le plus grand des organistes romantiques de la planète.

Poulenc à l'honneur avec cet étonnant Stabat Mater qui nous livre une version contemporaine du fameux texte de Iacopone da Todi, que l'on connaît généralement bien par ses versions de la musique baroque et romantique.   La soprano Ruth Ziesak chante et enchante dans les parties pour soliste avec une interprétation aussi précise que sensible et une puissance vibrante dans l'expression à la fois de la douleur et de la spiritualité. Des qualités et une finesse que l'on retrouvera plus tard dans le Gloria du même compositeur. Les choeurs excellent dans cette oeuvre considérée comme une des meilleurs oeuvres pour choeurs des années 1950 et Jörg Albrecht parvient à dégager toute la présence spirituelle de l'univers sonore de cette oeuvre qu'il fait résonner comme une prière inspirée. 

Le célèbre organiste Jean Guillou a apporté son immense contribution à la réussite de cette soirée. On est subjugué par la force et la pénétration musicales de cet homme frêle à la modestie exquise, tout au service de son art derrière lequel il donne l'impression de vouloir se dérober alors qu'il le porte avec la puissance d'un colosse. Dans la célèbre Symphonie avec orgue de Saint-Saëns, Guillou crée d'abord ce beau décor sonore, un écrin sur lequel viennent s'inscrire les parties des autres instruments. Au fur et à mesure  que l'oeuvre progresse, l'orgue gagne en puissance et s'individualise pour aussi se combiner au piano. Jörg Albrecht porte la dernière partie de l''oeuvre comme un feu d'artifice avec un tempo et une puissance qui entraînent et affolent un public ravi et émerveillé.

Un moment particulièrement émouvant de la soirée est cette improvisation sur un thème du Stabat Mater de Poulenc. La tradition de l'improvisation remonte à la Renaissance et seuls les meilleurs des interprètes peuvent réussir cet exercice difficile dans une grande salle de concert. Jean Guillou s'y est prêté avec brio avec une technique et une sensibilité tout simplement brillantes.




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