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vendredi 16 mars 2012

Le parfum du Pape Benoît XVI. Profumo di papa.



Mais qu'ont donc en commun Benoît XVI, Madonna, Sting et le Roi espagnol Juan Carlos I? Ils sont tous clients de la parfumeuse italienne Silvana Casoli. 

Une nouvelle étonnamment sensuelle. Pour ses 85 ans, qu'il fêtera le 16 avril, le Pape Benoît XVI a passé commande d'un parfum unique, créé à son seul usage. On ne peut bien sûr pas en révéler la composition qui sera tenue secrète, mais on dit qu'il  est à base de fleur de citronnier, de tilleul, de verveine et d'herbe printanière. Et on ne saura sans doute jamais si sa composition nécessite de l'eau bénite.

La création du  parfum pontifical a été confiée à Silvana Casoli, un nez réputé, dont l'entreprise, Il Profumo,  est située à Reggio Emilia. Ce n'est pas la première fois que l'église catholique fait appel à cette firme pour lui demander de confectionner de saintes eaux parfumées capables d'inspirer la foi des fidèles.En 2010 déjà, le sanctuaire de Saint Jacques de Compostelle commandait une eau de parfum destinée aux pèlerins. Et à Reggio Emilia, on créa aussitôt une eau de la foi et une eau de l'espérance. Puis ce fut le tour du sanctuaire de Saint Antoine de Padoue de passer commande...Mais voilà qu'à présent c'est Sa Sainteté elle-même qui a exprimé le désir d'un parfum destiné au seul usage de son auguste personne. S'agit-il d'une eau de la charité, puisque charité bien ordonnée commence par soi-même?

Pour créer son parfum, Silvana se serait laissée inspirer par les fragrances qui correspondraient le plus  aux goûts et à la psychologie du pape bavarois: son amour pour la musique, pour les animaux, pour les bois de sa verdoyante Bavière natale, son goût pour la simplicité (sic!) et son besoin irrépressible d'Absolu. On peut imaginer que Madame Casoli  ne se sera cependant pas  imprégnée de l'esthétique vestimentaire du Pape, de son goût pour les capes ou les bonnets bordés d'hermine, pour les mules d'un rouge éclatant, ou encore de son éthique conservatrice qui pourfend avec acharnement les politiques favorables au mariage des personnes de même sexe ou à la contraception...

Les liturgies juive et catholique ont toujours apprécié l'usage des parfums. Dans la vie de Jésus, on les voit apparaître dès la naissance de l'enfant: les Rois mages apportent l'encens et la myrrhe. Marie Madeleine par la suite parfume les pieds de Jésus et, après la déposition de croix, Nicodème oint son  corps d'aloès et de myrrhe. Toute la liturgie catholique est ponctuée par l'utilisation d'une huile d'olive parfumée, le Saint chrême, qu'elle utilise pour de nombreux sacrements. Le mot Chrême vient du grec χρῖσμα / khrĩsma, « onguent, parfum ».

Benoît XVI, dont on peut imaginer qu'un jour il sera béatifié puis sanctifié, n'a cependant pu attendre que son corps devienne myroblite (ou myrrhoblite), autrement dit qu'il soit en odeur de sainteté. 

Ne boudons pas le saint plaisir du Pape et réjouissons-nous avec lui. Mieux vaut un pot pourri papal qu'un pontife corrompu. Le Monde ne doit pas tourner si mal que cela s'il peut encore satisfaire les innocents caprices du Saint Siège. Austère ce pape? Allons donc!



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