Rechercher dans ce blog

mercredi 28 septembre 2011

Ballet: Gisèle dans la choréographie de Mats Ek pour deux soirées au Prinzregententheater

Une choréographie de Mats Ek créée en 1996 sur la musique d'Adolphe Adam qui a marqué l'histoire de la danse contemporaine.

Le chorégraphe suédois Mats Ek est mondialement connu comme  spécialiste du ballet narratif.


Gisèle, l'un des grands ballets du 19e Siècle, raconte les amours déçues d'une petite paysanne. Le duc Albrecht, qui s'est déguisé en paysan pour mieux la séduire, a su éveiller l'intérêt de la jeune femme, jusqu'à ce qu'elle réalise qu'il s'est déjà engagé avec Bathilde. Gisèle en devient folle et meurt le cœur brisé. Le fantôme* de Gisèle vient tourmenter le duc, mais l'amour est plus fort que la haine: Gisèle morte aime encore le duc et renonce à la vengeance qui devait entraîner sa perte.

Mats Ek a créé pour la musique traditionnelle d' Adolphe Adam une toute nouvelle chorégraphie dans ce langage moderne qui lui est propre. Il a déplacé l'action dans le présent. La Gisèle du deuxième acte ne se réveille pas en tant qu'esprit fantomatique mais reprend connaissance  dans un hôpital psychiatrique. Cependant cette version radicalement contemporaine conserve l'essence de l'œuvre: on assiste ici comme dans la version traditionnelle au douloureux processus pénible de purification de la vie d'Albrecht.


Avec le personnage de Gisèle,  Mats Ek a créé un rôle extrêmement exigeant pour son interprète, qui doit rester en scène pendant près de  deux heures. Même si Gisèle entre en relation avec les principaux personnages, elle doit développer son univers propre dans un solo continuel qui occupe toute la durée de l'oeuvre. Le public perçoit le monde au travers du regard de Gisèle, et même comme patiente d'un hôpital psychiatrique, c'est sa perception du monde qui prédomine.
La première de Munich de la version moderne de Gisèle qui eut lieu en décembre 1996 est devenu l'une des plus grandes réalisations dans l'histoire du Ballet national de Bavière.

Ce jeudi 29 septembre avec Stephanie Hancox, Norbert Graf, Séverine Ferrolier; Javier Amo Gonzalez.

et samedi 1 octobre à 19H30 avec Gözde Özgür, Matej Urban, Emma Barrowman.; Lukáš Slavický

au Prinzregententheater dans les décors et les costumes de Marie-Louise Ekman, et les éclairages de Göran Westrup. 

Réservations: cliquer ici puis sur Karten et suivre la procédure

Crédit photographique: Wilfried Hösl

* Il s'agit d'une "willi", un fantôme d'un type particulier propre aux mythologies germaniques. Heinrich Heine en a donné la description suivante:
« Dans une partie de l'Autriche, il y a une légende qui offre certaines similitudes avec les antérieures, bien que celle-ci soit d'une origine slave. C'est la légende de la danseuses nocturne, connue dans les pays slaves sous le nom de « willi ». Les willis sont des fiancées qui sont mortes avant le jour des noces, pauvres jeunes filles qui ne peuvent pas rester tranquilles dans la tombe. Dans leurs cœurs éteints, dans leurs pieds morts reste encore cet amour de la danse qu'elles n’ont pu satisfaire pendant leur vie ; à minuit, elles se lèvent, se rassemblent en troupes sur la grande route, et, malheur au jeune homme qui les rencontre! Il faut qu'il danse avec elles ; elles l'enlacent avec un désir effréné, et il danse avec elles jusqu'à ce qu'il tombe mort. Parées de leurs habits de noces, des couronnes de fleurs sur la tête, des anneaux étincelants à leur doigts, les willis dansent au clair de lune comme les elfes. Leur figure, quoique d'un blanc de neige, est belle de jeunesse ; elles rient avec une joie si effroyable, elles vous appellent avec tant de séduction, leur air a de si doucettes promesses ! Ces bacchantes mortes sont irrésistibles. »
— Heinrich Heine, De l'Allemagne.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire