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mardi 22 février 2011

Lola Montez , courtisane royale à Munich

Cent cinquantième anniversaire de la mort de Lola Montez, un anniversaire que Munich n'a pas célébré, pas plus que les sujets bavarois de l'époque ne l'avaient appréciée. Lola Montez, après avoir été sifflée comme danseuse à l'opéra de Munich, indigna les Munichois en tant que courtisane royale, une courtisane qui maltraitait ses serviteurs et parvint à faire tomber deux cabinets ministériels, avant d'etre chassée de Bavière.

Lola Montez est le nom de scène de Marie Dolores Eliza Rosanna Gilbert. Née en Irlande le 17 février 1821 d’un père irlandais et d’une mère créole danseuse, Lola Montez ne vécut qu’un peu moins de 40 ans : elle est  morte le 17 janvier 1861.

Danseuse exotique, actrice et courtisane, elle a souvent créé le scandale, notamment  pour avoir été la maîtresse du roi Louis Ier de Bavière.

Agée de 16 ans, Eliza, la future Lola,  s'enfuit avec le lieutenant Thomas James. Le couple se sépare cinq ans après. C’est alors qu’elle devint danseuse exotique sous le nom de Lola Montez. Ses débuts à Londres en tant que « Lola Montez, la danseuse espagnole » (Lola Montez, the Spanish dancer) en juin 1843 sont perturbés quand elle est reconnue comme la femme de Thomas James. Cette notoriété ne nuit pas à sa carrière et elle devient rapidement célèbre pour sa « tarentelle » et son expression : « Ce que Lola veut, Lola l'obtient » (Whatever Lola wants, Lola gets). C'est à cette époque qu'elle devient courtisane.

Lola se rendit vite compte qu’elle pouvait vivre de ses charmes, à une époque où les puissants aimaient  entretenir publiquement des courtisanes.  Parmi ses amants et bienfaiteurs, on trouve Franz Liszt et Alexandre Dumas fils. C'est Liszt qui l'introduit dans l'entourage de George Sand, un des cercles les plus sophistiqués et avancés dans la société européenne.

C'est lors d'un voyage en 1846 à Munich que Louis Ier de Bavière la remarque et elle devient rapidement sa maîtresse. Elle commence à user de son influence auprès du roi, ce qui la rend impopulaire auprès de la population locale, en particulier après que des documents rendus publics montrent qu'elle espérait devenir citoyenne bavaroise et être anoblie. En dépit de l'opposition, le roi la fait comtesse de Landsfeld le 25 août, 1847. Le roi cède à tous les caprices de la dame : c’est ainsi qu’elle exige que le ballet Giselle soit représenté en plein milieu du mois d’aout, alors qu’une  grande partie du personnel du ballet est en congé. Il est très probable que tout cela ait largement contribué à l'impopularité du roi. En 1848, sous la pression du mouvement révolutionnaire, Louis abdique et Lola s'enfuit de Bavière pour les États-Unis, mettant un point final à sa carrière de courtisane.


Lola Montez est rentrée dans la légende des grandes courtisanes, une légende consacrée notamment par le célèbre flm homonyme de Max Ophuls, dans lequel Martine Carol incarna la danseuse courtisane avec le talent que l'on sait.


Source: Wikipedia à l'article Lola Montez
Photos: Tableau de Lola Montez en 1847  ( par Joseph Stieler,  palais de Nymphenburg), photo de Lola Montez (collections du Metropolitan Museum of Arts à New York) et affiche du film de Max Ophuls

Article Lola Montes dans le Dictionnaire universel des Contemporains, de G. Vappereau, 1861.

Née, selon les uns, à Séville, d'un père espagnol, en 1818, selon les autres, à Montrose (Ecosse) d'un père anglais, en 1820, et, selon elle-même, à Limerick, en 1824. Sa mère, créole d'une grande beauté, épousa successivement un officier espagnol, et un officier irlandais ; de là, l'incertitude. Elle fut élevée en Angleterre, dans la maison maternelle, puis, dans une pension, à Bath. Belle et séduisante, elle s'y maria fort jeune encore, avec un officier nommé James, qui l'emmena aux Indes Orientales. Un tel séjour ne pouvait lui convenir ; elle s'échappa bientôt et, sur le vaisseau même qui la ramenait en Europe, inspira déjà de grandes passions. C'est alors qu'elle fit en Espagne un court séjour qui accrédita son origine espagnole. elle ne tarda pas, du reste à retourner en Angleterre où elle fut disputée par plusieurs grands seigneurs. De leur palais, elle se laissa tomber très bas, puis, vint chercher en France une vogue qu'elle n'avait plus en Angleterre.
Elle débuta comme danseuse, en 1840, au Théâtre de la Porte-Saint-Martin, où elle ne fit preuve que d'un talent médiocre ; mais grâce à sa beauté et à sa réputation d'aventurière, elle devint bientôt une femme à la mode et la maîtresse du gérant de La Presse, Dujarrier. La mort de ce dernier, dans un duel que les tribunaux qualifièrent si sévèrement. Son succès en augmenta, et les directeurs de théâtre lui firent à l'envi des propositions.
Elle se rendit en bavière où le vieux roi louis la comblait de ses faveurs. C'est ici la période la plus importante de sa vie dont l'influence politique s'accrut jusqu'à produire des révolutions. Elle voulut être comtesse de Lansfeld ; le ministère ultramontain de Charles d'Abdel ayant refusé son adhésion, fut dissous ; Lola fut nommée comtesse et naturalisée bavaroise (1846). Un second ministère, celui de Wallerstein, qu'elle avait elle-même composé, lui étant devenu hostile, elle le brisa encore. C'est alors que la nation se prononça contre elle et demanda son expulsion. Soutenue par le roi, elle tint ferme et s'entoura d'une société de jeunes gens, Alemannia, qui croyait voir en elle la protectrice des idées libérales et républicaines. Mais la plus grande partie de l'université se souleva contre ces scandales. l'ancienne danseuse, dotée d'une pension viagère de 52.00 francs, traitée à l'égard de la reine et décorée, ne put paraître en public sans être poursuivie par les huées et les sifflets. des émeutes durement réprimées augmentèrent encore les ressentiments du peuple. Lola Montès se servait indistinctement de sa cravache contre ses valets et les premiers personnages de ce royaume.
Le 9 février 1848, les partisans de l' Alemannia, poursuivis dans les rues par la foule des étudiants, durent subir un siège en règle dans la maison d'un traiteur. A cette nouvelle, Lola Montès quitta son hôtel et arriva, suivie du roi, sur le théâtre du combat. Contrainte de se réfugier dans une église, elle en sortit bientôt, armée d'un pistolet,  et fit mine de tenir tête toute seule au peuple exaspéré. Elle ne fut sauvée, et le roi avec elle, que par une charge de cuirassiers. Le lendemain, un décret royal ferma pour un an l'université de Munich. Alors, étudiants et peuple se réunirent pour faire une démonstration . Sabrée par les gendarmes, la foule conservait une attitude menaçante qui fit enfin réfléchir le roi. la chambre des Pairs lui arracha l'ordre qui éloignait la comtesse. Elle partit, frémissante, à peine protégée par plusieurs escadrons, contre la fureur populaire. Son palais fut mis au pillage, et, au milieu du désordre et de la confusion, le roi lui-même fut blessé. Le soir même, Lola Montès rentrait à Munich par une autre porte ; mais, les abords du palais lui furent irrévocablement défendus. elle erra encore quelque temps dans les provinces, parmi les résidences royales : mais la résolution de mars et l'abdication du roi lui apprirent que son rôle était terminé.


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