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samedi 4 janvier 2025

Exposition Johann Strauss au Musée du Théâtre de Vienne


Présentation du musée 

En collaboration avec la Bibliothèque municipale de Vienne, le Theatermuseum consacre une exposition spéciale au grand artiste Johann Strauss II. Nous célébrons ainsi le 200e anniversaire de ce musicien hors du commun, dont la renommée dépasse aujourd'hui encore largement les frontières de notre pays.

Johann Strauss s'est appuyé sur le succès de son père. Il composa, dirigea et entreprit des tournées de concerts qui le conduisirent lui et ses musiciens à travers le monde. Avec une facilité inouïe, il réussit à transformer la musique de danse à laquelle il s'adonnait au début en une musique de concert exquise dont sa personne était la pièce maîtresse incontestée. Aucun autre maître de chapelle n'a dirigé un orchestre avec autant d'effet, avec ou sans violon. Outre de nombreuses valses, polkas et marches, il écrivit de nombreuses œuvres scéniques, dont l'opérette Die Fledermaus (La Chauve-souris) qui connut un succès mondial.

La dynastie Strauss est née sous la direction d'Anna Strauss, qui a su reconnaître le potentiel de ses fils Johann, Josef et Eduard. Johann Strauss peut être décrit comme une « superstar », qui a su se vendre et vendre sa musique avec brio, comme beaucoup de stars de notre époque.

L'exposition présente de nombreux objets originaux provenant du Theatermuseum et de la Wienbibliothek im Rathaus. Dans la présentation des documents écrits, nous avons particulièrement mis l'accent sur leur importance pour la vie professionnelle et privée de Strauss, en mettant toujours l'accent sur leur importance sociale et théâtrale. Une salle entière est consacrée à l'opérette Die Fledermaus ; la partition originale, l'un des objets les plus importants de l'exposition, est exposée, tout comme les costumes originaux et le livret de production de la légendaire mise en scène de Max Reinhardt. Et bien sûr, vous pourrez également apprécier l'une des plus belles mélodies du roi de la valse — An der schönen blauen Donau, ou Sur le beau Danube bleu comme on l'appelle en français.

Source : traduction du texte Theatermuseum Wien

Reportage photo

Olga Vassilievna Smirnitskaia, le grand amour de Strauss de 1860 à 1862

Les trois positions préférées de Johann Strauss
in Kikeriki du 25 février 1864

L'ubiquité du Kapellmeister Strauss
expliquée aux lecteurs du Kikeriki du 8 février 1866

au Coliseum de Boston en 1872

Le Drolatique du 6 juillet 1867






Les parents de Johann Strauss II





vendredi 3 janvier 2025

Un nouveau musée Art & Tech Johann Strauss II à Vienne


Vienne fête le bicentenaire de la naissance de Johann Strauss II — À cette occasion, un nouveau musée vient de s'ouvrir, situé face au bâtiment de la Sécession. Il est consacré à la vie et à l'œuvre de Johann Strauss II.

L'exposition invite à ressentir la fascination de Johann Strauss d'une nouvelle manière. Le musée associe les technologies les plus modernes à la possibilité d'en savoir plus sur le compositeur  au cours d'une expérience immersive. C'est un lieu où son génie peut être ressenti et vécu : l'exposition offre aux visiteurs l'occasion de se plonger dans l'aventure et d'entendre personnellement le récit de sa vie et créative ainsi que de comprendre les turbulences de sa vie avec tous ses hauts et ses bas. Johann Strauss - New Dimensions ! 

Compter 90 minutes pour bien profiter de la visite de ce musée entièrement virtuel. 

Un spectacle immersif en 7 actes

Acte 1 - Toutes les valses

Le premier acte nous fait revenir à en 1825 à Vienne, année de la naissance de Johann Strauss II. Son père, Johann Strauss I, le célèbre « violoniste du diable », révolutionne la scène viennoise de la danse. Strauss captive la société par ses performances virtuoses.

Acte 2 - Le jeune sauvage

Le deuxième acte nous entraîne dans les bouleversements politiques de la révolution de 1848, et l'on peut vivre de près les conflits de générations.

Acte 3 - La voie est libre

Au troisième acte, Johann Strauss II occupe le devant de la scène. Après la mort de son père, il conquiert la scène internationale - avec une passion qui le mène jusqu'en Russie ! Ici, on n'assiste pas seulement à ses succès musicaux, mais aussi aux relations amoureuses qui ont façonné sa vie.

Acte 4 - L'ascension

Le quatrième acte nous plonge dans la splendeur de la renommée internationale de Strauss, notamment à travers la valse intemporelle « Le Danube bleu ». On en apprend davantage sur les femmes fortes de sa vie, de sa mère à ses trois épouses, qui l'ont accompagné et soutenu tout au long de son parcours.

Une machine à composer unique permet au visiteur de se créer sa propre valse.

Acte 5 - Les œuvres et les partenaires de la scène

Dans le cinquième acte, on découvre comment Strauss a révolutionné l'opérette. Des classiques tels que Die Fledermaus et  Le Baron tzigane  prennent vie et permettent de vivre la magie de ces chefs-d'œuvre

Acte 6 - La fin et aujourd'hui

Le sixième acte nous conduit à la fin d'une époque. La mort de Strauss en 1899 et l'incendie dramatique de précieuses archives musicales par son frère Eduard. Pourtant, l'héritage de Johann Strauss perdure, notamment à travers « Le Danube bleu », qui jouera plus tard un rôle politique important.

Acte 7 - Final - La valse multidimensionnelle

Dans une salle immersive dotée de murs de 5,5 mètres de haut, les moments clés de la vie de Johann Strauss sont mis en scène de manière impressionnante.

L'indispensable audioguide

Un audioguide moderne, disponible en 8 langues, dont le français et l'espagnol,  guide et accompagne les visiteurs dans le musée. Les casques sont dotés d'un système de son 3D géolocalisé. Ce système permet de percevoir les sons de manière individuelle en fonction de votre position dans la pièce. Le système innovant adapte dynamiquement les sons, ce qui signifie que les bruits et les éléments musicaux qui entourent les visiteurs changent en fonction de l'endroit où ils se trouvent ou de la direction dans laquelle ils se déplacent. Cela crée une expérience auditive tridimensionnelle, qui donne l'impression de se trouver au beau milieu du paysage sonore. Ainsi, la visite dans le musée devient une expérience immersive où le son et l'espace se confondent de manière impressionnante.


Reportage photographique

Le musée est ouvert, les façades sont en restauration


Le père


La mère











Les Juifs et le roi allemand de la valse Johann Strauss


Maria Anna Strauss


Olga, le premier grand amour












Photos Luc-Henri Roger



jeudi 2 janvier 2025

L'Opéra populaire de Vienne revisite avec bonheur My fair Lady

Manuel Rubey (Pickering), Paula Nocker (Eliza Doolittle), Markus Meyer (Henry Higgins)

La  pièce de théâtre Pygmalion de George Bernard Shaw créée dans la capitale anglaise en 1914, est devenue mondialement connue grâce à la comédie musicale américaine que Frederick Loewe (musique) et Alan Jay Lerner (paroles et livret) en avaient tirée sous le titre My fair Lady. Elle fut jouée pour la première fois à Broadway le 15 mars 1956 avec Julie Andrews et Rex Harrison dans les rôles principaux, quasiment sans interruption jusqu'en 1962 (2717 représentations, un record pour l'époque), puis adaptée pour le cinéma en 1964 par le cinéaste américain George Cukor, avec Audrey Hepburn et le même Rex Harrison.

La comédie musicale connut sa première en langue allemande à Berlin en 1961, le cockney disparaissant au profit du slang berlinois. Cette production fut reprise à Munich en 1962. Vienne dut attendre 1963 pour voir la comédie musicale avec une reprise de la production berlinoise au Theater-an-der-Wien. La Volksoper présenta pour la première fois My fair Lady en 1979 dans une mise en scène de Heinz Marecek et dans l'excellente traduction de Robert Gilbert qui reste la référence dans les pays germanophones. En 1993, l'Opéra populaire donna une nouvelle version revisitée par Robert Herzl, qui remit l'ouvrage sur le métier en 2008. En ce mois de décembre 2024 une nouvelle version qui met l'accent sur les valeurs d'une société égalitaire vient de voir le jour. Elle est due à l'actrice autrichienne Ruth Brauer-Kvam qui nous fait voir d'un œil nouveau la manière dont les conventions sociales régissent une société. Vers la fin de l'opéra, on voit Eliza traverser la scène sur une bicyclette. Circuler sur un vélocipède ! Un acte révolutionnaire et avant-gardiste pour une femme du début du 19ème siècle, et qui devint un symbole de la libération de la femme.

Markus Meyer (Prof. Henry Higgins), Karl Markovics (Alfred P. Doolittle) 

L'action se déroule à Londres à l'époque victorienne, ce dont rendent merveilleusement compte la scénographie et les costumes de Rolf Langenfass qui nous plongent dans le Londres du début du 20e siècle. La reconstitution du centre de la capitale britannique avec la coupole de Saint-Paul qui domine les toits, les quartiers populaires avec un pub typique, fully licensed, le marché sis près de Covent Garden, l'intérieur grand bourgeois d'un professeur d'université, la reconstitution de la réunion chapeautée du derby du Royal Ascot avec sa tribune réservée, tout est réussi et très british. 

Ce classique sur la société de classe anglaise, le pouvoir du langage et la lutte des sexes est un véritable spectacle culte : la comédie musicale raconte comment le professeur de phonétique, le Dr Higgins, transforme la vendeuse de fleurs Eliza Doolittle en une dame de la haute société. Jeune fille aussi vulgaire que jolie issue des milieux populaires, elle gagne sa vie en faisant et vendant des bouquets de violettes. Sans véritable éducation, elle ne parle que le cockney (ou ici le dialecte berlinois), cet argot des bas-fonds londoniens aux caractéristiques savoureuses, mais qui n'est compréhensible que par les Londoniens de souche ou par les spécialistes en lexicologie anglaise et autres phonologues. Eliza vend ses fleurs aux habitués de Covent Garden, le prestigieux opéra installé près de ce qui était alors un marché de fruits et légumes. C'est là qu'elle rencontre accidentellement le professeur Henry Higgins qui voit en elle la possibilité de mettre en pratique ses théories linguistiques et d'en faire une femme distinguée. À force de s'entraîner à parler, Eliza doit se débarrasser de ses origines « inférieures » et devenir une nouvelle créature façonnée par Higgins, qui n'est autre qu'une nouvelle version du mythique Pygmalion. Elle est ensuite fièrement présentée lors d'un bal. Mais Higgins manipule-t-il aussi les sentiments d'Eliza avec le langage ? Et parvient-on à se glisser dans une autre classe sociale comme dans un nouveau vêtement ? Les textes amusants d'Alan Jay Lerner et les tubes de la musique de Frederick Loewe, avec des chansons comme « Es grünt so grün wenn Spaniens Blüten blühen » ou « Ich hätt' tanzt heut Nacht », confèrent à l'intrigue un double fond, de l'humour et une portion importante de clins d'œil.

Royal Ascot — Manuel Rubey (Oberst Pickering), Paula Nocker (Eliza Doolittle),
Lionel von Lawrence (Freddy Eynsford-Hill),Markus Meyer (Prof. Henry Higgins),
Marianne Nentwich (Mrs. Higgins), Regula Rosin (Mrs. Eynsford-Hill)

La jeune cheffe britannique Charlotte Corderoy a su imprimer un rythme entraînant à l'orchestre de la Volksoper. La découverte de la soirée est la prise de rôle d'Eliza Doolittle par la jeune Paula Nocker (27 ans) qui fait des débuts prometteurs à la Volksoper. Fille de deux acteurs allemands, née à Vienne, elle interprète la vendeuse de violettes avec un art de la scène consommé. Son père à la scène, le très alcoolisé Doolittle, est interprété par Karl Markovics, un acteur viennois qui a pratiqué le dialecte viennois dès l'enfance et dont on peut supposer qu'il a su en colorer son bagout plein de verve pour nous livrer un fabuleux numéro d'acteur. On ne sait si Markus Meyer en professeur Higgins finit par conquérir le cœur de sa pupille, qui veut se convertir en professeure de langues, mais cet excellent acteur et chanteur a su conquérir celui du public. Manuel Rubey fait lui aussi des débuts réussis dans la maison en Colonel Pickering. Se moulant dans la robe d'une grande dame, Marianne Nentwich incarne avec beaucoup d'aplomb, de bon sens et de cœur la mère du Professeur.

À défaut de comprendre tous les virelangues (ou fourchelangues) du texte allemand, on a pu apprécier au cours de cette excellente soirée les qualités articulatoires du chant proche du sillabato du professeur Higgins ou les prouesses dialectales, qu'elles soient berlinoises ou viennoises, d'Eliza avant sa métamorphose ou de son inénarrable père. 

Distribution du 27 décembre 2024

Direction musicale Charlotte Corderoy
Mise en scène de Robert Herzl revisitée par Ruth Brauer-Kvam
Scénographie et costumes Rolf Langenfass 
Orchestre et choeur de la Volksoper de Vienne
Ballet d'État de Vienne

Professeur Henry Higgins, expert en phonétique Markus Meyer
Eliza Doolittle Paula Nocker
Alfred P. Doolittle, son père  Karl Markovics
Colonel Pickering Manuel Rubey
Freddy Eynsford-Hill Lionel de Lawrence
Mme Higgins, la mère du professeur Higgins  
Mme Pearce Martina Dorak
Mrs. Eynsford-Hill, la mère de Freddy Regula Rosin

Crédit photographique © Barbara Pálffy/Volksoper Wien

mardi 31 décembre 2024

Iolanta rencontre Casse-Noisette à la Volksoper de Vienne

Mila Schmidt (la danseuse Iolanta), Ensemble du ballet


Iolanta, dernier opéra de Piotr Ilitch Tchaïkovski  a été composé en 1891, deux ans avant le décès du compositeur, suite à une commande du directeur des théâtres impériaux, Ivan Vsevolojski. Cette œuvre en un acte est basée sur la pièce du danois Henrik Hertz  Kong Renés Datter (La fille du roi René) écrite en 1845 et qui met en scène la jeunesse fictive de Yolande de Lorraine d'Anjou, un drame qui fut ensuite traduit en russe par Fiodor Miller, puis adapté par Vladimir Zotov. C'est au départ de cette adaptation que Modeste, le frère du compositeur, a écrit le livret de l'opéra. Vsevolojski avait également commandé au compositeur la musique d'un ballet en deux actes, le  Casse-Noisette. Les deux œuvres furent présentées au public au cours d'une même soirée au Théâtre Marrinsky de Saint-Pétersbourg. Comme l'opéra ne dure qu'une heure, il est le plus souvent représenté de concert avec Casse-Noisette ou avec un autre opéra. En 2016, l'Opéra de Paris proposa une série de représentations de Iolanta, suivi de Casse-Noisette dans une mise en scène de Dmitri Tchernakiov qui associa étroitement les deux œuvres.

Lorsque Lotte de Beer prit la direction de la Volksoper en septembre 2002, elle choisit Iolanta comme premier projet de mise en scène. Dans un entretien avec le dramaturge Peter te Nuyl, elle raconte sa fascination pour la musique de cet opéra qui tout en gardant une forme clasaveusique comporte déjà des aspects plus modernes. Elle s'identifie avec cette jeune fille aveugle, considérant cette cécité comme une métaphore de l'enfance, de cette époque de la vie où l'on ne se rend pas encore compte de la vastitude du monde et de sa réalité.  Aux enfants qui grandissent dans un milieu protégé et aimant, le monde peut apparaître comme un monde de contes de fées, sûr et merveilleux. Ces impressions d'enfance s'écaillent avec la puberté. On y gagne en prise de conscience et en connaissance du réel, mais on y perd en fantaisie et en imagination magique. 

Natalia Tanasii en Iolanta 

À l'instar de Tcherniakov, Lotte de Beer a opté pour la présentation conjointe des deux oeuvres en les fusionnant pour raconter une histoire qui s'intéresse au fait de grandir et d'apprendre à voir le monde tel qu'il est.  " Il arrive un moment dans la vie où l'on doit décider si l'on veut rester une princesse aveugle ou voir le monde dans toute son imperfection ". Pour mener à bien ce projet Lotte de Beer s'est associée au chef Omer Meir Wellber et au chorégraphe Andrey Kaydanovski pour offrir au public un spectacle familial poétique pour enfants et adultes, entre danse et chant, avec des costumes fantaisistes, un roi des souris à sept têtes dans la neige et une fin utopique. Omer Meir Wellber a intégré la musique du Casse-Noisette à l'opéra Iolanta. Il a essayé différents fragments de Casse-Noisette et a improvisé les transitions entre l'opéra et le ballet. Ces transitions ont été élaborées par Keren Kagarlitsky, qui est depuis lors devenue la directrice musicale de la maison. La musique  et les danseurs du Wiener Staatsballett nous montrent le monde de l'œil intérieur de Iolanta. Les danseurs du corps de ballet de l'Opéra populaire de Vienne interprètent Iolanta et le prince Casse-Noisette, ainsi que des fleurs, des candies, des soldats, des rois des souris et des flocons de neige. Des étudiants de l'Académie de ballet de l'Opéra d'État de Vienne participent également à cette pièce, également dans les rôles dédoublés ou détriplés de Iolanta et dans ceux du Prince Casse-Noisette, doublé lui aussi, de Tiramisu, Macaron et Crêpes. Le chorégraphe Andrey Kaydanovskiy estime la manière dont Omer Meir Wellber a composé la musique comme très logique. " Pas logique dans le sens de la musicologie, mais logique dans le sens théâtral, dans le sens du jeu, du ressenti et du timing." Une façon de penser libre qu'il apprécie. 

La synergie de la metteure en scène, des chefs d'orchestre et du chorégraphe a produit un spectacle fascinant, d'une rare perfection. L'orchestre, brillamment conduit par le Viennois Alfred Heschwé, s'attache à rendre la continuité mélodique et la cohésion dramatique de l'oeuvre, avec des instruments spécifiquement associés à un personnage ou à une thématique, comme la flûte qui accompagne le monde imaginaire  et la vie rêvée de Iolanta, le cor anglais associé au thème des yeux de la jeune aveugle, les cuivres à celui du désemparement du roi son père. Une musique dans laquelle l'influence wagnérienne peut se détecter. 

Dans le rôle-titre, la jeune soprano moldave Natalia Tanasii est un des grands bonheurs de la soirée. Sa composition du personnage d'une jeune aveugle est déroutante de véracité. Sa construction psychologique de Iolanta exprime très exactement les sentiments, les émotions et les pensées d'une jeune aveugle. La beauté de son chant est à l'aune de l'authenticité de son jeu théâtral. Les clartés lumineuses de sa voix conduite par une technique très sûre sont d'une séduction infinie. Le ténor sud-coréen Jason Kim donne un solide Vaudémont. Alexander Fritze interprète un roi René autoritaire, dont les conceptions obtuses sont aux antipodes de la sagesse du médecin Ibn-Hakia, interprété avec talent par le baryton Michael Arivony. Rival malgré lui de Vaudémont, Robert, qui est amoureux d'une autre femme, est chanté par le baryton Trevor Haumschilt-Rocha dans une prestation très remarquée.

Une soirée si marquante qu'elle donne envie d'y revenir et de suivre de près la carrière de Natalia Tanasii, qui chantera Emma dans la Khovanchtchina au Festival de Pâques de Salzbourg en avril prochain.

Distribution du 26 janvier 2024

Mise en scène Lotte de Beer
Chorégraphie Andrey Kaydanovskiy
Scénographie Katrin Lea Tag
Costumes Jorine van Beek
Costumes individuels inspirés de Mark Ryden et Nicoletta Ceccoli
Lumière Alex Brok
Direction musicale Alfred Heschwé

Iolanta, fille du roi René Natalia Tanasii / Mila Schmidt et Ekaterina Gorlatova
René, roi de Provence Alexander Fritze
Comte Vaudemont, chevalier bourguignon Jason Kim
Prince Casse-Noisette Gabriele Aime / Ilona Voiachek
Robert, duc de Bourgogne Trevor Haumschilt-Rocha
Ibn Hakia, un médecin Michael Arivony
Almerik, porteur d'armes du roi René Stanisław Napierała
Bertram, portier du château Pablo Santa Cruz
Martha, nourrice de Jolanthe Jasmin White
Brigitte, amie de Jolanthe Kamila Dutkowska
Laura, amie de Jolanthe Hannah Fheodoroff
Deux souris Olivia Poropat et Keisuke Nejime
Un lapin Vivian de Britto Schiller
Échassière Verena Horsky

Orchestre de la Volksoper de Vienne
Académie de ballet de la Wiener Staatsoper

Crédit des photos Wiener © Barbara Pálffy / Volksoper Wien