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dimanche 10 décembre 2017

Richard Wagner, ami des bêtes. Un article de A. Autrand en 1933

En 1933, la presse commémora le cinquantième anniversaire de la mort de Richard Wagner. Un article en page 3 du Temps du 13 août rappelle l'amitié que Wagner porta toute sa vie aux animaux. 

RICHARD WAGNER, AMI DES BÊTES

Est-il permis, en cette année de commémoration et d'apothéose, d'appeler l'attention sur un des côtés les moins connus peut-être du grand public, et qui n'est pas à la vérité un des plus importants de la personnalise de ce puissant génie?

Richard Wagner, en dépit de l'impérieuse dureté que lui prêtent ses portraits de Jaeger et de Lenbach, avait une sensibilité et une bonté indéniables. Il était notamment un véritable ami des bêtes, et il l'est resté à ses heures les plus critiques d'extrême détresse, aussi bien qu'à celles de sa plus somptueuse prospérité.

On sait qu'il aimait les oiseaux, et que c'est en écoutant leurs chants qu'il avait noté et composé pour Siegfried les Murmures de la forêt. Il aimait les cygnes dont il admirait l'élégante silhouette sur l'eau des étangs, les paons pour leur riche plumage, et il s'était pris d'amitié pour un perroquet dont Minna PlaNNer, sa première femme, lui avait fait don. Dans une page amusante, il a décrit les faits et gestes de ce perroquet "Papo". Papo l'appelait par son nom, Richard, lorsqu'il s'absentait trop longtemps. S'il ne lui répondait pas, il arrivait, en voletant dans son cabinet, et, posé sur sa table, se mettait a jouer d'une manière inquiétante avec la plume et le papier. Quand il percevait ses pas dans l'escalier, Papo l'accueillait par la marche finale de la Symphonie en ut mineur ou par le commencement de la 8ème symphonie en fa majeur, ou encore par un des joyeux motifs de l'ouverture de Rienzi.

Mais, dans l'ordre des animaux domestiques, la franche affection de Wagner se portait de préférence vers l'espèce canine. C'est ainsi, qu'il a gardé à ses côtés des chiens de différentes races. Il en a, dans ses Mémoires ou dans ses Lettres, laissé les noms, et il s'est plu à en écrire l'histoire, non sans une tendre émotion.

L'un des premiers qu'il eut, vers 1838, était un grand terre-neuve du nom de "Robber", qui lui donna beaucoup de soucis. Voyageant en voiture dans la Courlande, raconte-t-il, avec Minna, n'ayant pu l'y placer, ce fut une torture pour lui de voir ce pauvre chien à la lourde fourrure trotter toute la journée par une chaleur torride. Il ne put supporter ce spectacle atroce: il enfonça, de force, la bête épuisée dans la .berline pleine.

Après un voyage sur mer et une visite mouvementée à Londres, Wagner et Minna arrivèrent de Boulogne à Paris, en diligence, avec leur chien sur l'impériale. Ils s'installèrent, dit Wagner, au numéro 33 de la rue de la Tonnellerie, dans un petit hôtel sur la façade duquel était l'inscription "Maison où naquit Molière". Il ajoute: Robber était certainement un animal de valeur qui excitait l'admiration. Il faisait, dans le jardin du Palais-Royal, le bonheur des enfants par son habileté à rapporter ce qu'on lui jetait dans l'eau du bassin. Alors Wagner et Minna étaient dans les difficultés: ils venaient d'engager au Mont-de-Piété leur argenterie et leurs derniers bijoux. Un événement vint les frapper, comme un présage de malheur. Leur bon Robber disparut, probablement volé. Ceux qui connaissaient leur situation considérèrent cette perte comme un bienfait. On s'étonnait que, manquant même du nécessaire, ils se fussent chargés d'un chien da cette taille. Wagner était rempli d'amertume. C'est au milieu de ces tribulations qu'il travaillait aux 2ème et 3ème actes de Rienzi.

Puis, un an après, dit-il encore dans ses Mémoires, sortant de chez lui pour aller rendre un métronome qu'un ami lui avait prêté, il aperçut, au milieu d'un intense brouillard, le chien qu'on lui avait volé, et il appela Robber d'une voix stridente. L'animal le reconnut, mais, comme il marchait brusquement sur lui, celui-ci recula effrayé. Il le poursuivit, il se sauva plus rapidement. Et il courut en vain comme un fou jusque devant l'église Saint-Roch, où il s'arrêta en nage, haletant et portant toujours son métronome sous le bras, mais sans avoir pu rentrer en possession de son Robber.

Revenus en AlIemagne.Wagner et Minna s'étaient procuré un autre chien du nom de "Peps", qui vécut avec eux les jours d'émeute de Dresde. Ils l'aimaient beaucoup et, en Suisse, où ils avaient dû fuir, devant aller sur les montagnes des Quatre-Cantons pour soigner leur santé délabrée, ils ajournèrent leur saison, à cause de sa maladie. Résistant à tous les remèdes, soudainement atteint de convulsions, malgré les secours d'un médecin que Wagner ayant, la nuit, traversé le lac, était allé consulter, Peps mourut. "Ce moment produisit un effet si solennel , écrit Wagner, que je regardai ma montre, c'est à une heure dix minutes du matin, le 10 juillet 1855, que trépassa mon petit compagnon dévoué. Nous l'enterrâmes le lendemain sur le coussin de sa corbeille en pleurant amèrement. "

Dans une lettre à Mathilde Wesendonck, du 17 novembre 1860, Wagner lui disait: "Votre petit chien est tout fait délicieux. Croyez-moi, vous devez à cet animal beaucoup de joie la compagnie des animaux a quelque chose de très calmant."

Peps avait été remplacé par Fips, que lui avait envoyé Mathilde Wesendonck, et qu'il emmenait en promenade au bois de Boulogne. II lui annonça de Paris, rue de Lille, de la légation de Prusse, où le ministre de Pourtalès lui avait donné asile, que Fips était mort après cinq heures d'agonie, pendant lesquelles, dit-il, il restait toujours charmant, amical, sans pousser une plainte. Je l'enterrai, moi-même, à la dérobée, rue de la Tour-dès-Dames, dans la broussaille. Avec ce petit chien, j'ai enterré beaucoup de choses. Je veux voyager et je n'aurai plus de compagnon. (22 juin 1861). La mort de Fips eut des conséquences graves. Les animaux domestiques avaient toujours eu une très réelle importance dans le ménage de Wagner et de Minna, sans enfant. La mort de leur joyeux et aimable Fips sembla porter le dernier coup à une vie devenue impossible depuis longtemps. Mais, malgré ses intentions, Wagner ne devait pas laisser Fips sans successeur. Des voleurs lui ayant dérobé une montre en or, souvenir de l'orchestre de Moscou, un vieux baron, son voisin, lui donna un chien de chasse. "Il s'appelle "Pohl",  écrit-il de Penzing-tes-Vienne, à Mathilde Wesendonck, il est brun et fort, mais déjà âgé. Bientôt, il mourra comme Fips et Peps, c'est une misère."  PohI vécut, cepedant, toute la période de Munich; il mourut en 1866 sur les bords du lac de Genève. Il fut remplacé par "Russ", un; grand dogue danois, que la servante suisse Vraneli avait, elle-même, acheté a Genève, et qui,durant dix ans, fut doublement choyé.

Aux obsèques royales de Wagner, qui eurent lieu à Bayreuth, Cosima, désespérée et réfugiée dans sa douleur, ne parut pas, ainsi que le rappelle dans son beau livre M. Guy de Pourtalès. Mais, sur les portes de Wahnfried, devant le cercueil, on vit, tandis que la neige tombait, les enfants tenant en laisse les deux chiens de leur père, du Maître, du prodigieux génie, dont ces petits animaux avaient reçu les caresses et dont ils avaient été les compagnons fidèles.

A. Autrand

samedi 9 décembre 2017

Les chiens de Richard Wagner, un article de Paul Louis

Trouvé sur le net (source inconnue): Richard Wagner, Minna Wagner
et leur terre-neuve Robber

La revue parisienne L'Éleveur. Revue cynégétique et canine, fondée par Pierre Mégnin et dirigée par Paul Mégnin, publiait dans dans la rubrique Chiens de Grands Hommes en page 14 de son édition du 26 février 1933 un article de Paul Louis consacré aux chiens de Richard Wagner.


CHIENS DE GRANDS HOMMES

LES CHIENS DE RICHARD WAGNER

Le génial musicien allemand dont on vient de célébrer le cinquantenaire de la mort, était un ami convaincu du chien. Durant sa longue vie, torturée par les exigences d'un démon intérieur aussi cruel que puissant, il eut toujours auprès de lui cet humble compagnon, ce consolateur muet, mais combien éloquent, des découragements et des rancœurs. Peut-être a-t-il trouvé auprès d'eux un peu de cette paix que son génie exigeant lui mesurait avec une si extrême parcimonie; peut-être retrouvait-il, dans ces yeux qui ne savent qu'aimer, un reflet de ses chevauchées échevelées dans le domaine de l'irréel et comme une approbation, un encouragement qui lui rendait la confiance que lui refusaient ses contemporains.

Pour ne citer que les principaux, il y eut d'abord Rupel, le caniche et Robber, le terre-neuve. Tous deux connurent les années de misère et virent naître le premier opéra, le Rienzi. Ils connurent aussi les fuites devant les créanciers et faillirent même trahir leur maître, au passage de la frontière russo-prussienne, alors que, fuyant la Russie pour Paris, où il croyait trouver la gloire, il s'agissait d'éviter les huissiers à la recherche de l'incorrigible bohème. Hélas! Paris resta indifférent, hostile au grand homme : la misère et la haine envahirent bientôt la demeure du musicien. Dans le petit logement sordide du 33, de la rue de la Tonnellerie, qui vit également naître Molière et où Minna, la première femme de Wagner, fait des prodiges d'économies pour ne pas trop enfler les dettes, on ne mange pourtant pas toujours à sa faim. Le corps immense de Robber ne se nourrit guère que d'harmonie : aussi le terre-neuve déserte le plus souvent possible la maison du maître. Il se rend fréquemment dans les jardins du Palais-Royal, où il se fait une petite réputation en allant chercher, dans le bassin, les objets jetés par les enfants. On le connaît, on l'entoure de prévenances et les friandises le consolent de la portion congrue qu'il trouve chez lui. Pente dangereuse où glisse la fidélité de Robber. L'estomac finira par avoir le dessus. Un jour, le terre-neuve ne revint pas et resta introuvable malgré toutes les recherches de son maître désolé. Une fois, pourtant, un matin au petit jour, il reparut comme un fantôme pour s'évanouir définitivement. Wagner allait chez des créanciers — ce qui était une besogne assez astreignante. Il faisait un brouillard très dense et le musicien marchait d'un bon pas, lorsqu'il se trouva nez à nez avec Robber. Tous deux se reconnurent et l'homme s'élança vers le chien dans un élan de joie. Mais le terre-neuve comprit-il mal le geste de son ancien maître ? Eut-il peur de recevoir des coups ? Ou ne voulut-il pas reprendre la vie d'autrefois auprès de ce maître si peu soucieux de son estomac?... Toujours est-il qu'il recula prudemment et., comme Wagner s'avançait toujours vers lui, il prit la fuite.

Longtemps, dans le petit jour naissant, dura la poursuite, mais l'homme n'était pas de taille à rattraper le chien et il s'arrêta bientôt, essoufflé et profondément affligé. Dans l'abandon du renégat, le poète avait vu un mauvais présage et les circonstances n'étaient pas, certes, de nature à le contredire à ce moment.

Il y eut ensuite Peps, dont la fidélité fit un peu oublier à Wagner l'ingratitude de Robber. Il mourut à Londres, entre les bras de son maître, alors que celui-ci revenait d'un concert où avaient été donnés plusieurs fragments de son œuvre et où lui avait été faite une petite ovation. Le contraste de cet événement heureux et de la perte de son fidèle compagnon ne pouvait pas manquer d'impressionner encore vivement le musicien.

Peps avait vu l'achèvement de La Walkyrie; Fip [sic, il s'agit de Fips] , qui lui succéda, vécut une des périodes les plus calmes de la vie du maître, alors qu'il composait en paix, près de Zurich, sur une colline surplombant le lac, entouré de quelques amis, qui eurent une influence profonde sur la destinée du musicien. Puis vint Poll, qui fit de vieux jours et qui mourut en même temps que la première femme de Wagner. Il fut enterré sur les bords du lac de Genève et Russ, un terre-neuve, le remplaça. Enfin, les mémoires du musicien nous signalent encore un grand danois, Russ, qu'il garda plus de dix ans et qui mourut en 1874, neuf ans avant la mort du grand compositeur. 

Paul Louis.

La tragédie royale, dans le journal Die Bombe du 20 juin 1886




Die Bombe était un journal hebdomadaire autrichien humoristique et satirique. Il parut de 1871 à 1925. Le 20 juin 1886, le journal consacre sa une à la tragédie de la mort de Louis II dans le lac de Starnberg.

Traduction libre du texte

A propos de la tragédie royale

C'était arrivé... le vieux dieu du lac tranquille n'avait pas pu l'empêcher,, et une couronne royale dérivait au loin sur les flots.  

"Arrêtez!, cria le dieu, "ô vous Puissances habiles! Assez de peines sont déjà attachées à cette couronne, menez-là à présent vers la lumière, vers le bonheur, vers la prospérité et vers la joie! La lignée, dont le Prince devrait en porter l'éclat bien loin dans le pays, le mérite! Le peuple bavarois est humble et fidèle, aussi faites que chaque Prince qui lui échoit en partage gagne entièrement son amour, que le peuple se sente unit à lui à chaque instant et qu'il se consacre totalement à sa grandeur. Ayez la bonté de tenir éloignées de lui les sombres violences, car jamais les humains n'y ont trouvé leur salut. Voilà ce que je vous demande au nom de la Bavière".

Et des rives vint doucement comme un écho: "Amen!".




vendredi 8 décembre 2017

Wagner à Biebrich: la villa Annika en belle lumière, nouvelles photographies












Et le château voisin dans le parc duquel Wagner aimait à se promener




Vu de New York: assassinée, brûlée vive, exilée, le tragique destin de trois soeurs royales

in  The New York journal, 18 septembre 1898

Le destin tragique des  trois soeurs Wittelsbach, duchesses en Bavière, fait la une du New York journal du 18 septembre 1898 suite à l'assassinat de l'impératrice Elisabeth d'Autriche le 10 septembre 1898. 

jeudi 7 décembre 2017

Un portrait mosaïque de Louis II: 600 cartes postales pour un portrait de synthèse



Le collectionneur et connaisseur ludwighien Heinz Beck a réalisé ce portrait mosaïque du jeune Roi au moyen d'un software en synthétisant 600 cartes postales aux motifs ludwighiens.

Bravo à l'artiste informatique!

Crédit photographique: Heinz Beck, avec son aimable autorisation.

Le Musée des Femmes (Frauenmuseum) à Wiesbaden


Le Musée des Femmes (Frauenmuseum, Wiesbaden) est un des endroits les plus extraordinaires de Wiesbaden, un lieu paradoxal et magique, à la fois paisible et combatif, qui invite au recueillement, à la contemplation, à la réflexion, à l'ouverture des consciences et à la transformation. Le Musée propose plusieurs expositions qui mettent en valeur des modèles d'émancipation féminins et luttent contre les stéréotypes en donnant de la visibilité aux femmes et à leurs réalisations, mais également aux hommes dont le travail artistique participe de ces valeurs.

En accompagnement à toutes les expositions, le musée propose un vaste programme de séminaires, exposés et ateliers. Outre des découvertes sensorielles, les visiteuses et visiteurs peuvent se confronter à des points de vue actuels et historiques, internationaux et régionaux, économiques et socioculturels, présentés de façon captivante.


Reportage photographique

Alin Klass, It takes two to tango


Franca Weiss, Schwnagerschaft (grossesse) ,  1979

Annette Schreyer, I am not me 
Matuschka, Plakatintsallation







  Göttinnen und Weisheiten (Déesses et Sagesses )








 Yama Rahini The cold look
















Adresse et contact

Frauenmuseum Wiesbaden

Wörthstraße 5
65185 Wiesbaden

Tél. 00/49/611.308 17 63

http://www.frauenmuseum-wiesbaden.de/

Crédit photographique: Luc Roger, avec l'aimable autorisation du Frauenmuseum Wiesbaden