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mercredi 17 juillet 2019

Il y a 150 ans, les Voyageurs prenaient leurs quartiers à l'hôtel du Lac de Lucerne. 16 juillet 1869.

Post précédent sur ce voyage : 


Le 16 juillet 1869, Richard Wagner attend les époux Mendès et Villiers de l'Isle-Adam à la gare de Lucerne, coiffé d'un chapeau de paille et les emmène à l'hôtel du lac où il leur  réservé des chambres.

Villiers de l'Isle-Adam

" Il [Wagner ]nous a installés lui-même à l’hôtel du Lac, le premier de la ville, parce qu’il n’y avait pas de chambres dans sa petite maison merveilleuse, et il s'est arrangé pour que cela ne nous coutât presque rien. " (Extrait d'une lettre à Jean Marras)

Judith Mendès-Gautier 

[...]

"Échevelé par le vent, penché hors de la portière, Villiers regardait. Il était impossible qu’on n’aperçût pas, au-dessus de la ville qui recélait une telle lumière, quelque glorieux flamboiement ; sans nul doute, même en plein midi, une étoile resplendissante signalait aux bergers pieux la nouvelle Bethléem…
On entrait en gare.

Brusquement, Villiers, tout pâle, les yeux écarquillés, se rejeta sur la banquette, en s’écriant :

— Le palmipède ! [Surnom donné par le trio à Wagner : le cygne de Lucerne, le palmipède de Lucerne ]

C’était vrai !…

Seul, debout, coiffé d’un grand chapeau de paille, Wagner nous attendait sur le quai. Nous ne l’avions jamais vu, mais comment ne pas le reconnaître ?...

Lui, qui n’avait aucune idée de notre aspect physique, comptait sur nous pour le découvrir. Immobile, bien en vue, il regardait pourtant, avec une attention intense, le flot des arrivants.

Ce fut moi qui m’élançai vers lui, dans une effusion de joie qui domina toute autre émotion. Il nous enveloppa tous de ce regard fixe et lumineux qui vous scrutait jusqu’à l’âme, et il nous serra les mains.

Après un moment de solennel silence, il sourit et m’offrit son bras.

— Venez, me dit-il. Si vous ne tenez pas à des splendeurs, l’Hôtel du Lac vous plaira. J’y ai retenu des chambres.

Et il m’entraîna, d’un pas rapide, hors de la gare.

En route, il s’arrêta, un moment, me regarda profondément, et me dit, avec une expression grave et émue :

— C’est un bien noble sentiment qui nous lie, madame !…

L’hôtel était tout proche de la gare. En y arrivant, le Maître nous recommanda à l’hôtelier, puis il s’écria, d’un air enjoué :

— Maintenant je vais me préparer à vous recevoir : sans cela, je ne ferais que des bêtises… Vous allez venir tout de suite à Tribschen, n’est-ce pas, aussitôt que vous serez un peu reposés ? Par le lac, c’est le plus commode…

Se préparer à nous recevoir !…

Du haut de la fenêtre, nous le regardions, maintenant, s’éloigner d’une allure hâtive, traverser le vieux pont de Lucerne, gagner le quai, prendre une barque…

Nous le suivions des yeux, sans mot dire, gardant une même expression béate sur nos figures… Puis, quand il eut disparu, vite, vite, à notre toilette !… Nous n’allions pas le faire attendre. " (Extrait du Troisième rang du collier) 

La première gare de Lucerne, inaugurée en 1856
Le Grand Hôtel du Lac à Lucerne, à gauche de la photo
  
Au fond, le mont Pilatus
Pour découvrir toute l'histoire de ce séjour tribschenien puis munichois, lire Les Voyageurs de l'Or du Rhin.


Où se le procurer ?

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- en librairie ISBN 9782322102327






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